CHICO CHISM

Malade depuis plusieurs mois, ces derniers temps la santé de Chico Chism était devenue dès plus fragile. Il nous a quitté ce dimanche à Phoenix, il était âgé de 79 ans. Celui qui fut le dernier batteur d’Howlin Wolf, fut un énergique défenseur du blues de Chicago, créa son label Cher-Kee records et édita des 45 tours de Little Johnny Christian, Willie Davies ou encore du regretté et sous estimé Eddie Burks. A l’invitation de Bob Corritore qui le prit sous son aile, il s’installa en Arizona en 1986 et fit régulièrement les beaux jours de son club le Rhythm room. C’est l’une des chevilles ouvrières du Chicago Blues qui vient de disparaître.

CYRUS HAYES

Cyrus Hayes hante les nuits du west side de Chicago, musicien insaisissable à l’agenda élastique, il joue avec son groupe de façon sporadique sur le parking du restaurant le Wallace Fish Corner. Musicien accompli, son style est fortement ancré dans la tradition de ce recoin de la ville mais cet harmoniciste au jeu fougueux est aussi à l’aise sur les compositions de Jimmy Reed, Bobby Rush ou encore celles de Johnnie Taylor. Au début des années 80, il enregistre un 45 tours ( Mr President / Right Back for More ) pour le label Big Boy qui baigne fortement dans un atmosphère soul blues mais ce single passe malheureusement inaperçu. Faute d’engagement, Cyrus organise de façon régulière aux côtés de sa compagne Lady Lee des sortes de barbecues dans des endroits dès plus funky où faute de licence adéquate il faut apporter son breuvage ! Peu importe si il manque le sceau administratif des autorités de la ville, la musique proposée est toujours d’un haut niveau et captive à chaque fois son auditoire.
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DYKE & THE BLAZERS

Le label Ace démarre en trombe l’année 2007 avec la parution d’un double compact consacré à Dyke And The Blazers. Véritable bijou dans son écrin, les compositions proviennent de sessions enregistrées à Phoenix (ville où résidait le chanteur depuis son largage des 0’Jays) et Hollywood. Musique poignante et hypnotique aux racines de la funk, sa carrière malheureusement s’arrêta net sous les balles d’un escroc notoire en Mars 1971. Voici un album coup de poing qui ne laissera pas grand monde indifférent.

JOE LOUIS WALKER

Joe Louis Walker n’est pas au mieux de sa forme, il a du annuler son engagement au sein de la Legendary R&B Cruise afin d’être hospitalisé sur l’île de St John dans les îles Vierges américaines. Il est sur le point de quitter l’hôpital afin de regagner son domicile, malheureusement sans assurance, il se retrouve redevable d’une forte somme pour les soins reçus et médicaments prescrits. Plus d’infos et donations via le site Soul-Fixin.

LOUIS JORDAN

Les fans du blues shouter se régaleront devant cette trépidante vidéo extraite d’une émission diffusée sur une télévision locale de San Francisco. Décapant et incroyable, un témoignage à la hauteur du talent de Louis Jordan.

SUSAN GREENBERG

Une pensée pour Susan Greenberg, la compagne de Lurrie Bell qui vient malheureusement de nous quitter. Photographe talentueuse que l’on pouvait croiser dans les clubs et festivals, ils avaient surmonté patiemment de nombreux défis. Souhaitons de tout cœur que le talentueux guitariste traverse cette nouvelle épreuve avec force et courage aux côtés de sa fille Aria qui a vu le jour en Septembre 2005.

BIG CITY BLUES

Le magazine Big City Blues aime toujours faire ses couvertures en fixant devant l’objectif toute une kyrielle de musiciens et chanteurs. Dans son dernier numéro, ce sont les héros de la Soul de Chicago qui sont mis à l’honneur. Les gardiens du temple du douze mesures en seront à nouveau pour leurs frais, puisque Blues et Soul sont depuis des décennies intimement liés à l’histoire musicale de la ville. Pour s’en convaincre il suffit de lire l'ouvrage de Davis Whiteis, qui réserve notamment un chapitre sur le chanteur Lil Scotty ( à gauche sur la photo au dessus d’Otis Clay) pilier des clubs des quartiers sud depuis des années dont la vie c'est le moins que l'on puisse dire, n’a pas été dès plus facile mais qui continue malgré tout à chanter contre vents et marées le Blues et la Soul sans oublier ses prêches dominicaux dans sa congrégation ou à l'angle d'une rue. Toujours en activité en fin de semaine, des artistes comme Super Percy & the Soul Clique qui est régulièrement à l'affiche du club East Of The Ryan ou encore Shorty Mack méritent notre attention.

OTIS CLAY

Guido Schmidt le patron du Lucerne Blues Festival, fait partie du cercle des intimes d’Otis Clay. Lors de notre dernière rencontre, sachant la vénération que je porte tout comme lui envers ce géant de la Soul de Chicago, il me livra alors l’anecdote suivante. "Quand nous étions ensemble à Chicago, moi je dormais chez Otis, le jour de mon départ pour la Suisse il a insisté malgré un horaire serré afin de me faire découvrir sa congrégation… J’en suis ressorti en pleurs, c’était boulversant, un moment intense…" Un nouveau mail de sa part m’informe d’une vidéo disponible sur You Tube. Ce document a été tourné chez le vénérable et respecté pasteur Maceo Woods qui dirige dans la partie sud de la capitale de l’Illinois, la Christian Tabernacle Church situé au 4712 south Prairie. D’autres vidéos d’Otis au Japon enregistrées lors de son séjour au pays du soleil levant en 1983 sont disponibles sur le site. A priori ce sont des extraits de « bœufs » sur des standards du Blues aux côtés d’une formation nippone.

BOB STROGER

Le bassiste de Chicago Bob Stroger débute l’année en fanfare grâce à son nouveau compact intitulé Bob is back in town . Produit par l’ancien complice de Sunnyland Slim, le saxophoniste Sam Burckhardt et édité sur son label Airway, le compagnon de route d’Otis Rush, nous délivre ici une leçon exemplaire de Chicago Blues. La session fut enregistrée dans le studio Riverside ( Delmark records) et l’on retrouve du beau monde à l’affiche de cette nouvelle production : Streve Freund à la guitare, le pianiste du regretté Wille Kent, Kenny Barker, Kenny Smith Smith à la batterie, ainsi que Deitra Farr . Du beau travail.

JACKIE PAYNE & STEVE EDMONDSON

Le compact paru il y a quelques mois sur le label Delta Groove est une franche réussite, ce sera un réel plaisir de retrouver cette formation en Mars prochain lors du Passage Blues Festival. Avec Marcel Bénédit d’Abs Blues magazine, nous avions rencontré à San Francisco les 2 amis autour d’un solide petit déjeuner. Une chose m’avait enchanté lors de cette entrevue matinale, c’était la jovialité non feinte de nos deux hôtes. Steve Edmondson qui est un joyeux luron n’hésita pas à sa dévêtir dans la rue afin de nous faire découvrir son immense tatouage de T.Bone Walker faisant le grand écart sur toute la longueur des épaules du guitariste californien ! Quant à Jackie Payne, il nous raconta tout un tas d’anecdotes désopilantes sur ses débuts et ses différentes mésaventures avec le producteur Huey P. Meaux surnommé le ‘ Crazy Cajun’.

STERLING WILLIAMS

Le label Ecko dont malheureusement la réputation est de faire de la soul sudiste " au mètre" à cause d’un abus avéré de musique électroniquement déjà mis en boîte, se rappelle à notre souvenir avec en ce début d’année quatre nouveaux compacts. Sterling Williams n’est pas un débutant loin de là, il tourne depuis des décennies dans le chitlin’ circuit. Son premier enregistrement intitulé One Day At A Time a vu le jour chez Everyday Records, puis il grave une session pour Bob Grady Records, My Baby’s Love. Une fois encore, l’absence de musiciens en studio se fait douloureusement sentir sur certains titres, heureusement que la superbe voix de Sterling Williams vieux routier des clubs enfumés sauve magistralement la mise de sa nouvelle production.

Quant au dernier CD de Lee Shot Williams intitulé "Meat Man" , il s’apparente décidément à un nouveau naufrage du talentueux chanteur de Chicago qui ne peut combattre à armes égales la programmation numérique de John Ward, le propriétaire du label. On peut toujours rêver d’un nouvel album de Lee Shot enveloppé d’une section de cuivres dirigée par Willie Henderson comme ce fut le cas sur scène à plusieurs reprises à Chicago dans les années 90….

BOBBY BROOM

Le mois de Janvier est le mois des vœux. Aujourd’hui sur ma boite électronique le guitariste Bobby Broom m’a fait parvenir les siens. Nous nous sommes rencontrés l’été dernier, je l’avais invité à participer à notre émission depuis le théâtre antique de Vienne où il jouait le soir même aux côtés de Sonny Rollins. Homme affable et chaleureux, son enfance s’est déroulée sur fond de disques de la Motown, de George Benson, Wes Montgomery mais aussi ceux de Muddy Waters ou encore Albert King . Je m’autorise ici à le mentionner puisqu’il m’en parle à nouveau dans son courrier. Au cours de notre entretien entre des extraits des classiques de Sonny Rollins, de son dernier compact enregistré en public paru chez Delmark, nous avions évoqué la situation à la Nouvelle Orléans après le passage de Katerina, il désira alors écouter le titre composé par Randy Newman et admirablement interprété par les Neville Brothers (qui étaient invités quelques jours plus tard), Louisiana. Le temps du morceau, il ferma les yeux et appuya ses mains sur les écouteurs du casque audio. L’émotion était palpable... La voix d’Aaron Neville le fit chavirer. Si vous passez par Chicago ne ratez ses prestations dans le célèbre club le Green Mill, Bobby Broom a l'étoffe des plus grands.

MOUNTAIN TOP RECORDS

Dans le dernier post dédié à Fillmore Slim qui annonçait la sortie prochaine de son nouveau compact, il manquait faute d’info le titre de cette nouvelle session. Un mail reçu ce week end de la part de Charlie le boss de Mountain Top Records nous annonce que le titre arrêté est finalement : The Legend Of Fillmore Slim. La sortie officielle est prévue pour ce trimestre et disponible quelques semaines auparavant pour les radios et magazines. Nous en reparlerons.

WILLIE POOCH

Né à Tupelo dans le Mississippi et résidant depuis de longues années dans l'Ohio, ce n’est qu’en ayant fait valoir ses droits à la retraite après de longues années dans une aciérie que Willie Pooch a enfin réalisé grâce à ce premier compact ce qui lui tenait le plus à cœur. Au tout début des années 60 il travaille à Chicago, en fin de semaine dans les clubs il accompagne à la guitare ou à la basse les jeunes Luther Allison et Magic Sam ou encore dans les établissements des quartiers sud Hound Dog Taylor. Il suit également lors de ses déplacements le batteur Kansas City Red. Le compact alterne des standards et compositions originales, il est magnifiquement accompagné notamment à l’orgue B-3 par Tony Monaco. Il ne serait pas étonnant de le retrouver dès cet été à l’affiche de plusieurs grands festivals américains.

Jimmy Burns

La nouvelle fournée Delmark est prévue pour le 13 Février avec un CD et DVD de Jimmy Burns la session fut enregistrée l'été dernier dans le club de Chicago, B.L.U.E.S situé sur Halsted Street. Si vous êtes un lecteur assidu de la revue ABS Blues magazine qui dans son dernier numéro fête avec brio l'anniversaire de l'AACM, vous savez que Jazz et Blues sont fortement imbriqués au sein de la capitale de l'Illinois. Le label phare du douze mesures sort en même temps le compact de L'Ethnic Heritage Ensemble intitulé Hot'N' Heavy qui mérite également toute notre attention.

MOODY SCOTT

Las Vegas c’est bien sur la capitale mondiale des jeux, toutefois dans ce Disneyland du parieur, existe une scène blues et soul qui tant bien que mal arrive à survivre face aux mastodontes hôteliers. Moody Scott joue de façon régulière dans les clubs, bars et restaurants de la ville. Son curriculum vitae est élogieux, dans les années 60 il enregistre pour des labels de New York avant de signer pour la compagnie de John Richbourg , Sound Stage 7. A l’aise dans tous les styles du blues à la soul sudiste, son titre fameux intitulé We Gotta Bust Outa The Ghetto est ces derniers temps agrémenté d'une sauce piquante contre la politique de G. Bush ! Un artiste également à ne point négliger, résidant aux portes du désert est le méconnu guitariste Slim Henry.