FILLMORE SLIM

Le nouveau compact de Willie King intitulé One Love est à l’image de ses précédents albums un vrai petit bijou. On doit notamment au sympathique et efficace Rick Asherson qui joue de l’harmonica et des claviers, la qualité permanente des différents enregistrements. Un échange de mails avec ce dernier m’a permis d’en savoir un peu plus à son sujet. Rick est un sujet de sa gracieuse majesté, natif de Londres il est resté dans la capitale de l’Angleterre jusqu'à ses 35 ans. Il s’installe aux U.S.A. en 1993 et rencontre pour la première fois Willie King en 2002 lors du Freedom Creek Festival. Visiblement le courant passe entre les deux hommes, puisque le lendemain Rick est convié à rejoindre la formation du bluesman lors de sa prestation dominicale dans le Juke Joint désormais fameux, le Bettie’s Place. C'est pour lui une sacrée découverte, il décide alors de rester au sein du groupe. Le Royaume Uni a décidément un faible pour Willie King, car déjà en 2000 le compact I Am The Blues fut financé par l’Alabama Blues Project mais aussi par un généreux donateur londonien. A noter également, bien avant la rencontre de nos 2 amis, l’existence d’un formidable compact paru en 1999 où Willie King partage la vedette avec George Conner- qui enregistra en son temps pour le label de Chicago Atomic-H, une intéressante série de 45 tours- une pièce maîtresse qui se nomme Walkin’ The Walk, Talkin’ The Talk qui mérite d’être recherchée.
Smilin’ Bobby est un homme affable et chaleureux, dire qu’il n’a pas encore obtenu la reconnaissance qu’il mérite est une lapalissade pour ne pas dire une injustice. Il est de cette génération de musiciens qui ont le Blues collé à la peau, malgré les aléas de la vie, il n’a jamais changé de cap. Que ce soit dans un club miteux de Chicago, sur un parking désert de Maxwell street ou encore à Cognac lors du festival, l’homme reste le même, fidèle à ses racines et à cette musique qui le berce depuis son enfance. Dans la capitale de l’Illinois peu de personnes s’intéressent ou rendent comptent de ses prestations, heureusement que l’harmoniciste et producteur Scott Dirks fidèle en amitié, n’hésite pas à se décarcasser pour lui trouver des engagements. Sur ce lien vous découvrirez Smilin’ Bobby au début des années 90 dans un petit établissement du south side. Son fils Carlos Showers, l’ancien équipier du regretté Willie Kent est à la guitare. Sur la même page web se trouve également deux autres vidéos le concernant.
La manager du vétéran Eddie Kirland m’a envoyé son nouveau compact intitulé Booty Blues. A 78 ans l'ancien compagnon de route de John Lee Hooker et Eddie Burns semble être en pleine forme, lors de notre dernière rencontre il y a deux ans, il m’avait complètement bluffé. Sur ce nouveau compact, il est en passe de retrouver la grâce et l’esprit de ses enregistrements des années 70 édités en son temps par le label Trix. Hedy Langdon dans son courrier me raconte l’anecdote qui doit aussi se retrouver sur le site internet : à l’âge de huit ans ayant entendu parler des grandes personnes, Eddie Kirkland effectua 57 miles à bicyclette pour se rendre dans la commune de Troy en Alabama, dans l’espoir de graver un disque. Malheureusement ce qu’il avait entendu phonétiquement autour de lui était en fait la ville de Detroit et non pas la modeste bourgade de son comté, il fit alors marche arrière et fut attendu par de larges sourires moqueurs ! Bien décidé à ne pas en rester là à cause d'une mauvaise trajectoire, il mit à nouveau le cap- cette fois ci avec succès- sur la capitale de l’automobile lors de son douzième anniversaire avec la ferme intention de rencontrer un producteur !
P.S. Un double compact captivant est malheureusement passé inaperçu de ce côté de l'atlantique, il s'agit de la session baptisée - clin d'oeil à Bobo Jenkins- Democrat Blues éditée par le label de Bob Seeman, Blue-Suit Records.
Par voie de surface et à la vitesse de l’Abeille Bourbon en plein travail, l’attaché de presse d’un réseau nord américain de radios qui ont en commun un programme de Blues et Soul, m’a fait parvenir ce mois ci une intéressante galette. Le père du Nashville Rhythm & Blues, Ted Jarret a décidé pour notre plus grand plaisir de réinvestir les studios et de lancer un nouveau label baptisé Blue-Fye Records. Il a choisi pour cette nouvelle aventure son ancien poulain l’excellent chanteur Earl Gaines ( E.Gaines Is Back, Blue-Fye Records 3735 ). Comme pour ses compacts précédents nous retrouvons à ses côtés le guitariste Johnny Jones. Il est à noter que onze compositions proviennent de la plume du célèbre producteur. Les 2 compères se connaissent depuis des lustres puisque l’on retrouvait le même tandem sur les 45 tours du label Champion avec des succès comme It’s Love Baby ou encore Three Times Seven. Le site de Ted Jarret semble être orienté vers la musique sacrée et étrangement ne fait point mention de cette éphémère production qui date pourtant de peu de temps.
Les amateurs de Memphis Blues vénèrent à juste titre la formation locale The Fieldstones qui connut son apogée lorsque cette dernière enregistrait pour le label High Water de David Evans, début des années 80. Nous venons d’apprendre la disparition du guitariste Wordie Perkins, l’une des figures emblématiques de la formation. Natif de la Région de Senatobia, sa version du classique titre Crosscut Saw édité sur le label X-L sous le nom des Binghamton Blues Boys, avait redonné un nouveau souffle à ce standard.